A la fin du mois dernier, le Saint Père soulignait dans une homélie de semaine : « L’un des maux de notre temps est la perte de la conscience du péché », en faisant référence à une parole du pape Pie XII (1939-1958).
Le temps du Carême est un temps propice pour reprendre conscience du péché. Mais sans que cela soit un temps de Carême, la Septuagésime nous annonce que ce temps va arriver, et bien vite après les vacances.
Prions, et demandons déjà à l’Esprit-Saint de nous éclairer pour envisager les bons et justes efforts que nous pourrions faire dès le Mercredi des Cendres dans le domaine de la prière, du jeûne et de l’aumône.
Regardons sous l’action de l’Esprit-Saint notre manière de vivre. Car, si l’on n’y prend pas garde, chacun peut glisser « lentement » vers une tentation assez banale, celle de se complaire dans une vie paisible malgré ses péchés, plus ou moins graves.
« L’esprit du monde » conduit souvent à ne pas se rendre compte de la portée de ses actes.
Il semble malheureusement, selon le Pape, que « de bonnes personnes » agissent ainsi. La raison est toute simple : elles ont « glissé dans un état » où elles ont « perdu la conscience du péché ».
À cet égard, chacun peut se reconnaître dans l’exemple du saint roi David. « Si un saint a pu tomber comme ça, soyons prudents, frères et sœurs, cela peut nous arriver aussi ».
« Que le Seigneur nous donne la grâce de toujours nous envoyer un prophète », a demandé le Souverain Pontife, pour que l’homme reconnaisse ses erreurs : cela peut être un voisin, son fils ou ses propres parents. Des personnes, en somme, qui remettent l’esprit d’aplomb lorsque vient la tentation de glisser dans une atmosphère où le péché semble « licite ».
C’est une manière d’exercer la charité vis-à-vis du prochain, sans oublier la prudence et la douceur qu’il faut savoir aussi déployer… C’est en famille que nous pouvons nous aider à ne pas nous complaire dans une vie paisible.
Bonnes vacances !
Abbé Gonzague Babinet