Après la naissance de Notre Seigneur dans la nuit de Noël, au petit matin, à la messe de l’Aurore, ce sont les bergers qui sont venus s’émerveiller. Et en cette belle fête de l’Epiphanie, cette fois-ci, ce sont les Rois Mages qui se prosternèrent.
Nous sommes tous invités à nous incliner devant cet Enfant-Jésus, mais en le faisant, nous entrons dans un immense mouvement cosmologique qui nous dépasse totalement, et pourtant, pas totalement !
Comprenons-bien que les Rois Mages nous rappellent l’universalité de la venue de Notre Seigneur, et nous entrons dans ce mouvement. En vivant chrétiennement chaque jour, c’est-à-dire en cherchant la sainteté, nous manifestons au monde qu’un Sauveur nous est né. Nous témoignons que non seulement, Dieu existe, mais que cela change tout. Toute notre existence est bousculée, bouleversée…
Ce petit enfant, dans sa fragilité, dans sa petitesse, attire pourtant inexorablement notre regard. Et laissons le faire, surtout laissons le faire, car cela nous réjouira toujours d’une immense paix dont seul est capable Dieu.
Nous hésitons, et cela n’est pas normal. Cependant, osons, faisons comme les Rois Mages, mettons nous en marche. C’est essentiel pour trouver Jésus.
Son étoile, en effet, demande la décision de se mettre en route, la fatigue quotidienne de la marche ; elle demande de se libérer des poids inutiles et des fastes encombrants qui entravent, et d’accepter les imprévus qui apparaissent sur la carte de la vie tranquille. Jésus se laisse trouver par qui le cherche, mais pour le chercher il faut bouger, sortir.
Ne pas attendre ; risquer. Ne pas rester immobile ; avancer. Jésus est exigeant : il propose à celui qui le cherche comme dirait notre St Père de « quitter le fauteuil du confort mondain et les tiédeurs rassurantes de nos cheminées ».
Suivre Jésus n’est pas un protocole poli à respecter mais un exode à vivre. Dieu qui a libéré son peuple à travers la route de l’exode, et qui a appelé de nouveaux peuples à suivre son étoile, donne la liberté et distribue la joie toujours et seulement en chemin.
Abbé Gonzague Babinet